La théâtralité dans les liaisons dangereuses.
I)La place du théâtre dans le roman et dans le film.
Au XVIII ème siècle, le théâtre conserve son prestige (Siècle du théâtre → XVII).
La tragédie reste le genre noble à côté du drame bourgeois créé par Diderot.
Quels sont les points de vues de Laclos et Frears par rapport au théâtre ?
→ La place du théâtre dans le roman.
Dans le roman, une certaine importance de la représentation ; c'est l'essence même : le paraître prend le pas sur l'être.
Nous sommes dans une société depuis Louis XIV où ne pas être vu, c'est ne pas exister : la vie mondaine se déroule sous le regard des autres.
Dans le film et le roman, un grand nombre de miroirs révèlent ce besoin fondamental de paraître.
Présence de l'opéra → Divertissement de la société à l'époque. Mise en abîme du « théâtre dans le théâtre » : on y va pour être vu (La Merteuil prend ses lunettes et épie tout le monde). Le spectacle se joue sur scène mais aussi dans la salle.
→ Il y a une opposition entre la scène du début et la fin avec la déchéance de la Merteuil qui est l'objet du regard contrairement au début où elle regarde tout le monde.
Dans la « scène du village », Laclos se rapproche de Diderot et du drame bourgeois ; on est ni dans le comique, ni dans le tragique, mais dans le pathétique (Drame bourgeois = pathos). Registre de la compassion.
→ On est à l'opposé de la Merteuil et Valmont : on est dans l'expression des sentiments contraires, aux deux rouets qui ont le contrôle des sentiments.
II)La théâtralité : l'essence même du libertinage.
Le libertin est acteur ; le libertin est par essence le personnage hypocrite.
« Je suis mon propre ouvrage » → Elle s'est fabriqué elle-même. Ca nous montre que la Merteuil est avant tout une actrice car elle est par essence hypocrite. « J'ai commencé à déployer mes talents sur le grand théâtre de la vie ».
Merteuil feint envers Cécile de faux embrassements, de faux sentiments. Baudelaire qualifie la Merteuil de « tartuffe femelle