Corrigé - Texte argumentatif France Quéré - L’incertitude de l’avenir

Questions

1- Dès le début du texte, l’auteur prend bien soin de se démarquer des opinions qu’elle ne partage pas : le conditionnel «auraient» révèle qu’elle ne croit guère à la véracité des affirmations adverses ; l’hyperbole, peu ironique, qui suit, «les épaules chargées d’un préjudice aussi affreux qu’inédit», le confirme rapidement. Trois procédés généraux sont utilisés. L’auteur rappelle constamment la source des opinions, notamment dans des incises, comme «disent-ils avec le plus grand sérieux», dévalorise constamment ces opinion en les qualifiant de clichés, «ces platitudes tant de fois entendues», «ces banalités», «nos cantilènes» ou en soulignant «l’absurdité» de l’argumentation. Elle use aussi d’un procédé courant de la satire, l’ironie dans la désignation des responsables avec des antiphrases comme «nos savants analystes», «nos raisonneurs», où le possessif peut prendre deux sens, l’un antiphrastique, car le lien intellectuel et affectif n’existe guère, l’autre plus profond, et que l’on retrouve dans «nos cantilènes» ou dans «c’est nous qui leur prêtons», car l’auteur semble s’impliquer aussi dans cette responsabilité envers la jeunesse, comme elle s’implique d’ailleurs, à la fin, dans l’illusion dangereuse et générale, «Nous demandons appui au futur, qui, par définition, n’existe pas.»

2- L’auteur, dans le troisième paragraphe s’oppose fortement aux conceptions des sociologues qui entraînent le découragement de la jeunesse. Elle réfute d’abord le fait que les difficultés économiques, le chômage en expansion soient la cause de l’absence d’énergie d’une jeunesse découragée par la sombre perspective de l’avenir, en rappelant que la paresse est plutôt un comportement caractériel, inné et non une conséquence. Elle s’appuie ensuite sur des faits, sur une constatation qui devrait entraîner une inversion radicale des attitudes: c’est l’absence de qualification qui est une