La société des individus
Il s’agit pour N. Elias de repenser les traditionnelles oppositions entre société et individus. Il part du concept de configuration et prend pour exemples la danse, le jeu d’échec, le jeu de cartes et l’image du filet pour battre en brèche l’opposition entre société et individus.
En effet, la danse se comprend comme des mouvements qui réunissent les danseurs donc les individus entre eux mais on peut facilement sortir d’une danse alors qu’on ne peut pas le faire de la société. Aussi, la façon dont l’individu se comporte dans une danse est constituée et déterminée par les mouvements de l’ensemble du groupe, c’est de même dans la société. Le jeu d’échecs, lui, représente pour Elias un coup suivi d’un contre-coup dans lequel le jeu de chaque jouer limite celui de l’autre, il met ainsi en évidence l’idée d’une interdépendance entre les individus. Le jeu de cartes entre quatre joueurs qui par leur intellect, leur personne, leurs actions et leurs relations réciproques, est une figure globale d’une configuration spécifique qui montre que l’interdépendance des joueurs est une condition nécessaire à l’existence d’une configuration spécifique qui génère des « alliances mouvantes », soit en tant qu’allié, soit en tant qu’adversaire. Enfin, l’image du filet traduit la complexité de l’enchevêtrement des relations puisque le filet prend des formes différentes selon les idées qui le composent : Elias postule alors « une nature intégralement sociale de l’homme »
L’idée centrale de la société des individus est de considérer que la conception du moi séparé et autonome qui pose le monde social comme lui étant extérieur voire hostile, est née dans un stade particulier de l’évolution de l’individu. Pour lui, cette séparation s’opère quand on considère avec une plus grande sévérité dans la commande du comportement individuel et un rigoureux autocontrôle des commandes publiques, pendant la Renaissance, idée d’un moi que l’on retrouve au fond de soi et qui