La révolution selon berdiaeff
De ce fait, Berdiaeff constate qu’il n’y a rien de révolution dans les révolutions, simplement une fatalité ; car certains pensent qu’il n’y a pas un ordre hiérarchique éternel, et qu’aucun humain n’a le droit de régner pour toujours sur les autres. Ceux des classes inférieures, au nom de l’égalité des chances, s’insupportent de voir leur dignité et leur chance de réussite bafouées, aussi d’être rendu esclave des autres. Voilà dans quel contexte se réalisent les révolutions. Dans une telle atmosphère, nous dit Berdiaeff, si la révolution ne demeure pas dans le respect de certaines limites, elle se place tout de suite sous le signe de la fatalité. Alors, elle ne tarde pas à devenir une nouvelle tyrannie.
Les révolutions versent rapidement à la tyrannie parce qu’elles découlent de l’explosion de l’esprit de vengeance, de haine et de meurtre. Le ressentiment accumulé ne donne pas place aux sentiments inhérents à la créativité. Ces conditions ne préparent pas le révolutionnaire à promouvoir la liberté de l’homme.
Berdiaeff pense que la révolution la plus difficile et qui serait la plus radicale, ce serait la révolution personnaliste faite au nom de l’homme. Car il remarque que les mouvements révolutionnaires sont anti-personnalistes, c’est-à-dire défavorables à la liberté de l’esprit, de la personne et des jugements personnels. Toute révolution qui fait fi de cet aspect éminemment important finit par aboutir à ce que Berdiaeff appelle « moment de déception », c’est-à-dire la dictature, la