La révolution néolithique
Cela ne signifie d'ailleurs pas que les dynamiques naturelles, climatiques notamment, ne se trouvent pas en arrière-plan. On a affaire à des groupes humains dotés de technologies frustes, dont l'efficacité est globalement faible. Qu'on change, même marginalement, l'environnement naturel, et le seuil qui sépare un investissement efficace d'une dangereuse perte de temps sera franchi dans un sens ou dans l'autre. Les apparents « effets » des faits de nature n'ont de signification que dans un contexte historique précis, dont certains éléments ont pu être stables sur la longue durée (le pas de l'homme, la puissance du cheval ou du bœuf) tandis que d'autres sont plus changeants (les labours profonds et les céréales de printemps atténuent le poids des aléas climatiques). Notons à cet égard le rôle particulièrement variable de la forêt dans l'émergence de l'Europe. Comme le note Christian Grataloup, les espaces boisés correspondent d'abord à la possible humanisation de terres anciennement occupées