Responsabilité sociale
Dans un climat de crise qui n'en finit pas de se terminer, où nous gardons cette sensation que nous n'avons tiré aucun enseignement des expériences passées, où la finance garde tous ses pouvoirs, où nos dirigeants veulent nous imposer des réformes dont nous savons qu'elles risquent de nuire à l'ensemble, des économistes atterrés viennent de publier un manifeste1 présentant des réflexions pour nous sortir intelligemment de la crise. Je vous invite à lire ce rafraîchissant document disponible sur internet ! Mais j'aimerais aussi ajouter que la révolution2 est inexorablement en marche. Les crises sont aussi des charnières, des espaces de frottements et tensions entre les anciens et les nouveaux modes de fonctionnement. Certains résistent avec force pour continuer « comme avant », tandis que d'autres cherchent un nouveau souffle, ils innovent. Entre les deux, il y a tous les incertains. Des visionnaires pessimistes osent dire sans ambages que l'Europe est le prochain continent pauvre, à cause de sa lenteur à s'adapter, ses multiples instances décisionnaires et le fait qu'elle dispose de peu de ressources naturelles pour assurer son propre développement. Une chose est garantie : la vie est mouvement, nous récoltons aujourd'hui ce que nous avons semé hier et nous récolterons plus tard ce que nous semons dès maintenant. Les changements se manifestent qu'on le veuille ou non. La façon dont nous investirons ces changements est capitale. Nous avons au moins le choix de la forme. Nous pouvons continuer à acheter et vendre des ordinateurs ou des chaussures fabriqués en Chine pour enrichir quelques-uns aux dépens des travailleurs et des clients ou nous pouvons partager davantage et sortir de l'avidité. L'une des formes que prendra le changement s'appelle « responsabilité sociétale » et par elle, nous réinventerons l'entreprise. Le challenge consiste bien à se réinventer et à remettre en