la peine de mort
58 États, plus ou moins riches, certains démocratiques, d'autres dictatoriaux, peuvent aujourd'hui légalement condamner à mort un de leur concitoyen. 21 d'entre eux sont passés à l’acte en 2012 et ont sacrifié des vies sur l'autel de l'injustice. À l’instar des meurtriers, ils ont violé le droit le plus élémentaire de tout être humain, celui de vivre
Que des individus ne respectent pas ce droit est inadmissible : les États doivent condamner les meurtriers et prévenir la criminalité ; mais ils ne doivent en aucune manière reproduire leurs actes. Il n'est pas envisageable de construire une société moderne et juste sur l'idéologie de la mort, ou de croire rendre justice en ayant recours à la loi du talion.
Ce point est fondamental, et au cœur de l'argumentaire abolitionniste. Ce dernier est d'ailleurs autant philosophique que juridique. Nos sociétés doivent prendre de la hauteur et ne pas tomber dans la bassesse de la vengeance. Quelle image renvoie-t-on aux administrés quand les juges condamnent à mort, quand les prisons se transforment en mouroirs, et quand les détenteurs de la grâce refusent de l’exercer ? Quoi de plus violent, et quel aveu de faiblesse plus criant, que de voir les autorités d'un pays décider de la mort d'un citoyen ?
Car l'exécution est toujours violente et surtout inhumaine. Pendus au Soudan et au Botswana, les condamnés à mort sont fusillés en Gambie. L'exécution engendre souvent une mort cruelle et douloureuse. Le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture a d'ailleurs placé les exécutions sous son mandat.
La peine de mort n'a jamais permis de réduire le nombre de