La flexibilité du marché du travail peut-elle être un remède au problème du chômage ?
Pendant les Trente Glorieuses, la période de forte croissance et de quasi plein-emploi a conduit la France à promouvoir un modèle d’emploi stable : CDI, instauration d’un salaire minimum, législation du travail et conventions collectives relativement protectrices. Le ralentissement des années 70 et le contexte de mondialisation ont exacerbé les conditions de la concurrence et renforcé l’impératif de compétitivité. Dès lors, la capacité à s’adapter aux modifications de l’environnement devient un enjeu crucial pour les entreprises et pour l’économie d’un pays. Cette capacité à s’adapter repose en grande partie sur la flexibilité du marché du travail. Cette dernière peut recouvrir différentes modalités : flexibilité quantitative externe ou interne, flexibilité salariale. Toutefois si la flexibilité est censée améliorer l’efficacité productive et au final réduire le chômage, n’est-t-elle pas un facteur d’instabilité de l’emploi ? Une flexibilité excessive n’est-elle pas au final contreproductive ?
Dans une première partie, nous montrerons que la flexibilité du marché du travail est nécessaire pour réduire le chômage. Dans une seconde partie, nous montrerons que l’efficacité de la flexibilité du travail est à nuancer et que celle-ci dépend des conditions de mise en œuvre.
I/ Une certaine flexibilisation du marché du travail s’avère nécessaire pour réduire le chômage.
A. La rigidité du marché du travail serait une cause majeure du chômage:
1. Dans l’analyse libérale, les rigidités du marché du travail sont un facteur de chômage : le marché du travail est un marché comme les