Incipit de jacques le fataliste
Nous examinerons tout d'abord le caractère insolite de l'entrée en matière puis ce que cette œuvre comporte des éléments du roman traditionnel pour nous intéresser enfin à la réflexion philosophique que propose cette ouverture.
I. UN INCIPIT INNATTENDU
a. Le refus de présenter le cadre de l’histoire
Le début du roman rompt avec toutes les conventions narratives et ce dès les premières lignes.
- A chaque question posée sur le cadre ("Comment s'étaient-ils rencontrés?...) correspond une réponse évasive → On a l'impression que le narrateur se moque du lecteur en voulant le désintéresser du comportement de ses personnages soit par leur vide "Le maître ne disait rien", soit par un emboîtement de parole au style indirect qui rend la lecture pénible : "et Jacques disait que son capitaine disait que…" .
→ Cette moquerie aboutira à la fin de notre extrait à l'interruption de l'histoire commencée par le narrateur, qui affirme sa création artificielle et sa totale liberté, sans aucun souci de vérité par rapport à la réalité de l'histoire vécue : "Vous voyez,....et vous pour ce délai".
→ On découvre là toute la force de l'humour de Diderot, qui n'accorde aucun sérieux pas plus au lecteur qu'à ses personnages.
La façon dont le personnage lui-même, en l'occurrence le maître au début, répond au style direct "C'est un grand mot que cela" au narrateur ayant rapporté indirectement les propos de Jacques et du capitaine, cette façon cavalière d'enchaîner révèle un nouveau ton décontracté dans la façon de raconter. Une décontraction qui se traduit aussi par la présentation théâtrale du dialogue entre Jacques et Le