À la différence des autres formes de roman, le roman réaliste met en scène des faits quotidiens. Le héros du récit réaliste est un personnage banal, dont les qualités et les défauts ne sont pas remarquables. Le lecteur ne le ressent pas comme un idéal, mais le sent proche de lui-même. Les personnages réalistes sont précisément situés dans la société, ils ont une identité, une famille, un métier. Ces romans réalistes sont apparus dans l’époque contemporaine; et souvent, l’espace est familier au lecteur. Des événements ordinaires, des personnages communs, des cadres familiers: les écrivains réalistes refusent l’exceptionnel pour donner l’illusion de la réalité.
C’est dans cette perspective que nous allons examiner les différents textes du corpus, mais selon leurs points communs et leurs différents procédés. En effet, dans ce corpus, de nombreux textes nous sont présentés en tant que réalistes, nous verrons pourquoi et en quoi ils le sont. Traditionnellement, le romancier cherche à camper des personnages réalistes afin de donner au lecteur l’illusion parfaite du réel. De nombreux indices réalistes peuvent être relevés dans les textes du corpus. Ainsi, dans l’extrait de La Religieuse de Diderot (texte 1), le romancier donne une épaisseur à son personnage en la dotant d’un sentiment de mal-être permanent (« Ô combien j’ai pleuré de fois de n’être pas née laide, bête, sotte, orgueilleuse, […] ») et d’un passé (« […] d’être présents à ma mémoire, […] »). Tout sonne vrai et le personnage de la religieuse est dont introduit de manière efficace puisque le lecteur croit immédiatement en son existence. De même, Balzac campe avec une extrême précision la description de Monsieur Grandet. Les précisions physiques et psychologiques (« […] Grandet était un homme de cinq pieds, trapu, carré, […] » ; « […], monsieur Grandet avait-il un caractère de bronze. ») plongent le lecteur dans les caractéristiques d’un des personnages clef du roman et donc aussi dans le cadre social du