Guy de maupassant
Le secret est, au départ, un moyen de se protéger de la honte, de l'opprobre, de la souffrance et de l'exclusion sociale. Le paradoxe du secret est à la fois de ne pas être dit, mais en même temps, de faire parler indirectement de lui dans la vie de famille :
« Un secret de famille n'est pas un secret que l'on choisit ; c'est un secret dont on est la victime, un non-dit dont on ne connaît pas nécessairement le contenu, mais dont on sait inconsciemment qu'il faut continuer de le taire. » précise Serge Tisseron *
Le paradoxe du secret est à la fois de ne pas être dit mais en même temps de faire parler indirectement de lui dans la vie de la famille. : morts précoces, abus sexuels et autres drames.Sans qu'ils le veuillent, nos aïeux nous laissent parfois en héritage leurs blessures innommables et persistantes.
Pour exprimer l'indicible, il arrive que l'on mette en scène directement le secret familial à travers un comportement inexplicable ou une métaphore. Ainsi, un homme abusé sexuellement par son père à l'âge de 8 ans, n'ose plus s'approcher de son fils quand ce dernier atteint sa huitième année. Une femme qui ignore que son grand-père était alcoolique refuse systématiquement la moindre goutte d'alcool.
Si les choses ne sont pas dites, le corps de l'enfant, du petit-enfant ou de l'arrière-petit-enfant, quel que soit son âge, devient alors le langage de l'ancêtre blessé, le porte-étendard de la problématique familiale. Il s'exprimera à travers une somatisation.
Un enfant sent qu'il existe des domaines douloureux et interdits, des sujets tus et il ne posera pas de questions ; il pense que c'est ainsi que l'on agit lorsqu'on est adulte. Mais les secrets en fabriquent de nouveaux : puisqu'on lui oppose des secrets, l'enfant va, lui aussi, en perpétrer. Il se repliera sur lui-même et se gardera bien de tout contact avec l'extérieur.
Ce n'est jamais par volonté de nuire que l'on se mure dans la loi du silence, mais