Flexibilité et securité de l'emplois
Source : Hors Série Alternatives économiques La flexibilité dans le monde du travail semble être de plus en plus d’actualité. Peut-on faire en sorte qu’elle n’entraîne pas forcément une insécurité sociale ? Un point de vue de Denis Clerc, extrait du magazine Alternatives économiques.
Le constat est connu : en une vingtaine d’années, l’emploi est devenu plus instable, les horaires se sont fortement diversifiés et les normes collectives d’emploi se sont affaiblies au profit de formes individualisées qui s’imposent aux salariés. Même si ces évolutions sont loin de concerner l’ensemble des salariés, la tendance est nette et il est probable que, dans les années à venir, elle s’accentuera plus qu’elle ne s’atténuera. La recherche de flexibilité ne résulte en effet pas simplement de l’opportunisme des employeurs, qui profiteraient du chômage de masse pour imposer leurs conditions, elle est aussi la conséquence d’une transformation du tissu productif.
Cependant, la montée en puissance du " juste-à-temps " dans les activités industrielles se poursuit pour réduire les stocks et s’adapter aux différenciations de produits demandées par les acheteurs. Les activités tertiaires, qui sont celles qui se développent le plus, connaissent de fortes fluctuations de la demande : les caissiers des grandes surfaces doivent être plus nombreux le vendredi soir et le samedi ; les bureaux doivent être nettoyés quand leurs employés n’y travaillent pas ; les trains roulent surtout les jours de départ en vacances, etc. D’où la forte croissance des emplois et des horaires atypiques.
Dans ce contexte, vouloir revenir sur la flexibilisation de l’emploi apparaît comme une lutte presque perdue d’avance. Aussi, parle-t-on désormais de plus en plus de " sécuriser les parcours professionnels " des salariés. C’est-à-dire, non pas réduire la flexibilité, mais l’accompagner