Fable le loup et le chien
L’intérêt du lecteur est suscité tout d’abord par l’aspect dramatique de la confrontation. Le narrateur décrit en un vers la situation effrayante du loup (« Un loup n’avait plus que les os et la peau » v. 1) puis il oppose à cet animal famélique le chien, plein de santé : « Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau » (v.3). Deux vers donnent un complément d’explication : le loup est chassé par les chiens, le dogue a perdu son chemin. Tout est dit en très peu de mots : la détresse du loup, le risque d’un combat. Tout dans ce récit est dirigé vers l’action : le contraste et la confrontation entre les deux animaux, les verbes d’action (« il rencontre », « l’attaquer, le mettre en quartier »), les vers courts (huit syllabes) et la série d’enjambements qui traduisent la suite ininterrompue d’observations et de décisions :
« L’attaquer le mettre en quartiers, Sire loup l’eût fait volontiers
Mais il fallait livrer bataille.. » (v. 5-7)
Notons aussi qu’il y a un suspense. Dans la nature le loup devrait normalement venir à bout du chien mais ici la situation est indécise : Que va-t-il se passer ? Ce suspense est renouvelé quand le loup pose des questions au chien, tout d’abord pour accepter sa proposition (« Que me faudra-t-il faire ? » v. 22) puis pour l’interroger sur la marque qu’il voit à son cou : « Qu’est-ce là ? » ( v. 34)
À cela s’ajoute une série de surprises et de rebondissements. On croirait le loup moralement vaincu par le chien mais tout de suite après c’est ce dernier qui se trouve en situation de faiblesse puisqu’il élude la question (« Qu’est-ce là ? lui dit-il.. – Rien. - Quoi rien ? - Peu de chose. » v. 33).
L’art du récit tient aussi aux variations d’angle de vision et de modes de narration et notamment à l’alternance rapide de récit et de discours. Le narrateur donne d’abord une vision générale de la situation puis il nous la