Evolution
→ Les similitudes les plus saillantes du vivant avec la machine sont la fonctionnalité de ses organes (l’équivalent des parties de la machine), leur intégration ou leur complémentarité, càd leur contribution conjointe à une fonction globale apparente, la survie de l’organisme (l’équivalent de la fonction d’utilité globale de la machine). Ainsi, en termes simples, le vivant semble tellement "bien fait", ses parties semblent tellement bien agencées, elles semblent tellement concourir au bon fonctionnement de l'ensemble qu'il est contre-intuitif de penser que le hasard puisse en être la cause. Un autre aspect frappant et apparemment finalisé du monde vivant correspond aux rapports des vivants entre eux, intra-spécifiques (complémentarité des organes génitaux par ex) et interspécifiques : non seulement les parties d’un organisme vivant se complètent entre elles contribuant à la survie de l’organisme, mais les différentes espèces semblent douées de capacités complémentaires contribuant à la survie de l’ensemble des espèces en présence : l'ensemble des vivants coexistant dans un temps et un lieu donné semblent vivre "en harmonie" – sinon en paix (les vivants se nourrissent les uns des autres), du moins en équilibre, de par leurs capacités respectives, qui se compensent les unes les autres : les proies sont dotées de capacités leur permettant d’échapper jusqu’à un certain point à leurs prédateurs, et/ou sont dotées d’un taux de reproduction supérieur. Certains animaux ont la force sans la vitesse, d’autre la vitesse sans la force, etc. Là encore, le hasard paraît exclu comme cause possible d’un tel équilibre.
Les similitudes entre le monde vivant et un ensemble d’artefacts complexes amenèrent très tôt les hommes (avant même les premières « machines » complexes), dans des cultures même étrangères les unes aux autres, à concevoir par analogie un mode de production artisanal du vivant. Dans la Genèse, Dieu est comparé à un artisan potier qui crée avec