Elements de finance comportementale
Introduction
Les années 60 ont été le témoin de l’avènement du concept d’efficience des marchés financiers développé à la suite des travaux de FAMA et de MARKOVITZ. Aujourd’hui, même si ce concept constitue le noyau dur de la finance moderne, il fait l’objet de nombreuses critiques émanant des défenseurs de la Finance Comportementale qui ont relevé un certain nombre d’anomalies visant à contredire la théorie de l’efficience des marchés financiers notamment pendant la crise des années 2000 et plus récemment celle des Subprimes. En effet, les récentes études émanant de la Finance Comportementale montrent que les investisseurs sont sujets à des biais cognitifs qui sont susceptibles de modifier à la fois leurs croyances mais aussi leurs préférences. Ces travaux ont donc remis en cause l’hypothèse de rationalité des investisseurs et par la même occasion le corolaire de l’efficience informationnelle des marchés financiers.
Dans cette présentation, nous commencerons par présenter le corollaire de l’efficience des marchés financiers et son implication sur la structure des prix. Puis, dans la deuxième partie, nous examinerons dans quelle mesure la Finance Comportementale remet en question l’hypothèse de rationalité des investisseurs et enfin, nous ferons une revue des principaux biais mis en exergue par la Finance Comportementale
I) Présentation du concept d’efficience des marchés financiers
FAMA (1965) fut le premier à donner une définition précise d’un marché financier efficient :
« Sur un marché efficient, la concurrence que se livre un grand nombre d’opérateurs avisés, crée une situation dans laquelle, à chaque instant, les prix des différentes valeurs reflètent les effets de l’information basée d’une part, sur des évènements qui se sont déjà produits et, d’autre part, sur des évènements que le marché s’attend à voir dans le futur. En d’autres termes le prix pratiqué est, à tout moment, une bonne estimation de la valeur intrinsèque du titre ». La valeur intrinsèque