Dépassement de soi
1. P. de COUBERTIN, Pédagogie sportive, «Psycho-pédagogie du sport», J. Vrin, 1972
2. F. BEGAUDEAU, La politique par le sport, Denoël, 2009
3. H. MURAKAMI, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Belfond, 2009
4. «Athlète terrassée par la douleur sur la piste»
Document 1: Pierre de Coubertin, Pédagogie sportive, «Psycho-pédagogie du sport», J. Vrin, 1972
Le premier des rouages sociaux sur lesquels agit le sport est la coopération. L'enfant entre en contact avec elle dès son plus jeune âge en prenant ses ébats avec ses petits camarades. Mais le principe en est alors rudimentaire et il risque de le rester. La coopération ne se complète qu'en se compliquant et les qualités qu'elle requiert ne s'apprennent qu'à l'usage. L'école de la vie y pourvoit sans doute mais fort lentement et fort inégalement. L'adolescent en particulier ne rencontre que peu d'occasions de s'y exercer et il le fait toujours avec gaucherie et maladresse. Le sport est le seul terrain qui permette un apprentissage rapide et homogène en même temps que gradué par l'introduction successive d'éléments nouveaux. Ainsi en arrive-t-on progressivement en sport jusqu'à l'équipe de football, ce groupement qui, une fois au point, constitue probablement le prototype1 le plus parfait de la coopération humaine: coopération volontaire, dépourvue de sanction, basée sur le désintéressement – et, pourtant, solide et savamment « articulée » en toutes ses parties. La coopération sportive possède des caractères qui font d'elle une sorte d'école préparatoire à la démocratie. En effet l'État démocratique ne peut vivre et prospérer sans ce mélange d'entraide et de concurrence qui est le fondement même de la société sportive et la condition première de sa prospérité. Point d'entraide et l'on verse dans un individualisme brutal qui mène à l'anarchie; point de concurrence et c'est l'affaiblissement des énergies conduisant à la somnolence collective et à l'abdication. Toute l'histoire des