Dissertation philosophique
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Sujet N° 1 : Expliquez et discutez cette affirmation de René CASSIN : « Il n’y a pas de paix là où les droits de l’homme sont violés, et il n’y a pas de droits de l’homme là où les pays sont en guerre ». Sujet N° 2 : Le vrai savoir se reconnaîtil au pouvoir qu’il confère ? Sujet N° 3 : Expliquez et discutez le texte suivant : Parler de la mort de Dieu, cela ne veut pas dire non plus – à mon sens et contrairement à ce que Nietzsche parfois laissait entendre – qu’il serait aujourd’hui impossible de croire valablement en Dieu. Bien sûr que c’est toujours possible ! Dieu est vivant – ici, maintenant, dans cette salle – pour tous ceux qui croient en lui. La différence avec les siècles passés, c’est que cette foi, aujourd’hui, ne relève plus que de la sphère privée, comme disent les sociologues : nous pouvons toujours, individuellement, croire en Dieu ; nous ne pouvons plus, socialement, communier en lui. Cela vaut pour chacun d’entre nous, et pour nous tous. Un enseignant peut bien croire en Dieu ; mais il ne peut plus se réclamer de Dieu pour garantir en quoi que ce soit son savoir ou son autorité. Un chef d’entreprise peut bien croire en Dieu ; il ne peut plus se réclamer de Dieu pour justifier en quoi que ce soit son pouvoir sur ses collaborateurs ou ses subordonnés. Un homme politique peut bien croire en Dieu ; il ne peut plus se réclamer de Dieu pour légitimer son programme ou son action. C’est le prix à payer de la laïcité. Les individus peuvent toujours croire en Dieu ; notre société ne peut plus fonder sur lui sa cohésion. Cela fait un grand vide, qui fragilise le corps social. Tel est le sens que je donne ici à l’expression de Nietzshle : Dieu est socialement mort.
André Comte Sponville Le capitalisme estil moral ? Albin Michel,