Commentaire d'arrêt 30 juin 2004
Quatre croyances ébranlées par la crise
LE MONDE | 12.10.08 | 19h12
a fin de la présidence de George Bush coïncide avec la fin d'un cycle économique : celui ouvert en 1981 par Ronald Reagan, selon lequel "l'Etat n'est pas la solution. Il est le problème".
1) Le risque n'existe plus
Depuis l'éclatement de la bulle Internet en 2000-2001, la Réserve fédérale américaine (Fed) baisse régulièrement ses taux pour soutenir l'activité économique. Logique : contrairement à la Banque centrale européenne (BCE), fille spirituelle de la Bundesbank, qui reste marquée par l'inflation allemande des années 1930, la Fed est traumatisée par la dépression post-1929. D'où son laxisme et la ruée des ménages sur les crédits immobiliers accordés par les banques, pour qui l'affaire est très rentable.
|[pic]|
|[pic]|
Comme le reconnaît le patron de la banque JP Morgan Chase, James Dimon : "Dans la finance actuelle, il faut être très courageux pour ne pas prendre un risque qui peut vous rapporter de l'argent." Surtout, les banques sont peu à peu convaincues qu'elles ne courent aucun risque. Les crédits qu'elles consentent sont en effet "titrisés", transformés en produits financiers, cédés à d'autres. Puisque le risque est dilué un peu partout, il n'est plus nulle part. Erreur : quand la conjoncture se retourne, ces produits financiers se transforment en "boîtes noires" dont tout le monde se méfie. Résultat : le risque est au contraire décuplé.
2) Les marchés s'autorégulent
A la différence des autres banques, qui financent l'essentiel de leurs prêts avec les dépôts de leurs clients épargnants, la Northern Rock, spécialisée dans le crédit immobilier, obtenait ses fonds sur le marché interbancaire en revendant les dettes de ses clients emprunteurs. Quand ses