Boppo la battaglia
Dans Boppo la battaglia, ce qui me semble le plus marquant et le plus reussi, c'est la création d'une ambiance, d'un espace. En effet dès les premières minutes, mon attention était concentré sur cette scène, mon corps crispé attendait ce qui allait ce passé avec impatience. Le bruit des portes qui claquent avait alors glacé mon sang, je me retrouvais comme seule dans cette salle face à ces gens qui s'installaient sur le plateau. Au fur et à mesure, je me suis décontractée, certains éléments me faisait sourire tout au long du spectacle (le clown, lorsque les comédiens passaient de jardin à cour le comédien qui promenait son chien ballon qui n'avait pas décidé de suivre le chemin) et ce sont justement ces moments “drôle” ou plus léger qui faisait que les moments plus triste, plus lourd, plus émouvant m'atteignaient plus facilement. Par exemple, la vidéo avec la mère m'a beaucoup touché pourtant j'avais ri quelques instants plus tôt, et sans crié gare, une petite goutte chaude et salée traversa mon visage en épousant tout les formes et tout les recoins de celui-ci. Cependant je n'apprecie pas partciculièrement l'utilisation d'une vidéo au théâtre; le théâtre c'est le corps, le théâtre c'est ce qui n'est pas ordinaire, banal, le théâtre c'est ici et maintenant, le théâtre est un art qui change selon les circonstances, une représentation n'est jamais la même car les comédiens ne sont pas exactement les mêmes d'un jour sur l'autre, le public non plus n'est pas le même, alors le jeu d'un comédien ne doit pas être le même.
L'utilisation de la distanciation brechtienne a permis a Pippo Delbono de nous faire passer ces émotions, de nous montrer, avec une telle simplicité mais également une telle sincérité, les sentiments qui le traversent. Je pense que la catharsis (“purification éprouvée par les spectateurs pendant et après une représentation théâtrale”) n'est pas seulement une purification éprouvée par les spectateurs,