Dans quelles mesures la culture est un héritage social?
PB : le spectacle théâtral renvoie t-il le spectateur à sa propre image ou est-il un miroir déformant dans lequel il ne peut se reconnaître ?
I – Certes, le spectacle théâtral renvoie aux spectateurs leur propre image
II – Mais il s’agit d’un miroir déformant
III – Un processus d’identification complexe
Introduction
On joue encore aujourd’hui des pièces antiques et certains théâtres n’hésitent pas à programmer des pièces aussi éloignées les unes que les autres comme Œdipe Roi de Sophocle ou Andromaque de Racine. Serait-ce dit que le théâtre ne connaît nulle frontière spatiale ou temporelle, qu’il interpelle tus les spectateurs ? Dans quelle mesure peut-on affirmer comme Eugène Ionesco que le théâtre, « rejoignant une vérité universelle », « me renvoie mon image » et qu’il est « miroir » ? Le spectacle théâtral renvoie-t-il le spectateur à sa propre image ou est-il un miroir déformant dans lequel il ne peut se reconnaître ? Nous verrons dans un premier temps que le théâtre peut bien être un miroir dans lequel le spectateur, quels que soient l’époque à laquelle il vit, le pays dans lequel il vit, ses préoccupations, peut se reconnaître. Puis, nous montrerons dans un deuxième temps qu’il s’agit toutefois d’un miroir déformant. Enfin, nous analyserons le processus complexe de l’identification au théâtre.
I – Il n’y a de théâtre qu’avec un public. Pour attirer les spectateurs, pour les fasciner, les auteurs, mais aussi les metteurs en scène, conçoivent des spectacles dans lesquels on peut se reconnaître. A) Le théâtre montre des préoccupations qui inquiètent et occupent tout homme. Il peint des sentiments que chaque être peut éprouver dans sa vie quotidienne, des sentiments dès lors banals. Ainsi, nombreuses sont les pièces qui parlent d’amour. Dans Roméo et Juliette de William Shakespeare, le jeune Montaigu déclare sa flamme à Juliette et use du lyrisme pour chanter son amour. Juliette est son « soleil », son « amour », ses yeux sont