Avantages et inconvénients d'une transplantation
Sur le long terme, la perte en productivité du sol est le problème le plus grave. La ressource ne se remplace pas et les gains dans d'autres domaines (génétiques notamment) ne remplacent pas la superficie perdue chaque année. Ce problème est particulièrement grave dans les pays pauvres qui n'ont pas les moyens de mettre en place des systèmes de gestion à la hauteur des dèfis.
Les problèmes hors-sites ont généralement des impacts à plus courte durée. Il est plus facile d'effectuer le dragage d'un port que de restaurer un sol. Cependant, ce sont les dégâts hors-sites qui génèrent le plus d'intérêt parce qu'ils provoquent souvent une dépense immédiate et mesurable : les frais de dragage d'un port se chiffrent facilement et provoquent un sursaut de la part de ceux qui les payent. Que vaut la perte d'1 cm de terre sur 10 ans ? Il est aujourd'hui très difficile de chiffrer la valeur de la perte en terre. De plus, conserver le sol représente un gain sur le long terme, alors que dresser la liste des problèmes hors-sites représente un gain immédiat.
Beaucoup de pays pauvres se situent dans des zones semi-arides et humides tropicales où les caractéristiques des climats sont plus extrêmes (longues périodes de sécheresse, orages à très forte intensité, pluies annuelles très élevées ou faibles...). La plupart des pays riches se situent dans une zone où les caractéristiques pluviométriques sont moins extrêmes. Le milieu naturel des pauvres est peut-être donc déjà plus sensible à un dérangement que le milieu tempéré des riches.
Aux facteurs naturels présents dans les pays pauvres s'ajoutent des conditions humaines aggravantes : une pression démographique plus importante, une répartition inégale des terres où un faible pourcentage de propriétaires riches dans les pays pauvres possédent les meilleures terres pour des cultures destinées à l'exportation tandis que les pauvres se concentrent sur des terres marginales