Attribution causale
En psychologie sociale, le concept d'attribution causale désigne un processus par lequel les personnes expliquent et jugent autrui et l'environnement dans lequel elles évoluent en inférant les causes des comportements et des évènements. Le psychologue américain Fritz Heider en est le fondateur. Il considérait notamment que la démarche de l’homme de la rue, dans sa recherche de causes, s’apparente à la démarche scientifique. Heider parle d'auto-attribution lorsque l’évènement concerne un sujet qui réalise l’attribution causale en tant qu’acteur. S’il s’agit d’un autre individu, le sujet est observateur et on parle d’hétéro-attribution. Deux ensembles de causes sont distingués : les causes internes (dispositions, traits de personnalité) et les causes externes (situation).
Le psychologue Harold Kelley pousse encore plus loin la réflexion en introduisant un modèle de covariation. Il établit non seulement une analogie entre le fonctionnement de l’homme de rue dans son activité quotidienne d’attribution causale et le scientifique dans son activité de recueil d’informations et d’analyse statistique mais il rapproche également l’attribution causale de l’analyse statistique de la variance.
Mais cette théorie a ses limites. D’une part les gens n’ont pas toutes les informations nécessaires à l’analyse des covariations et d’autre part, s’ils les ont, ils privilégient souvent les informations en rapport avec la distinctivité et la consistance et négligent celles en rapport avec le consensus.
En 1972, Kelley introduit donc la notion de schéma causal. Selon lui, nous disposons de schèmes mentaux, qu’il nomme schèmes de causalité, qui permettent d’éviter une analyse exhaustive des covariations. Ces schèmes sont un ensemble de croyances que nous avons et qui concernent la façon dont la combinaison de causes produit certains effets. Le schéma causal implique les émotions et l’expérience de l’individu dont il se servira pour évaluer ces causes. Il