Analyse filmique
Des outils d’analyse
Pour «lire le cinéma», il n’existe pas de grille imparable, de recette miracle ni de méthode invariante. Nombres de films demandent d’ailleurs moins à être lus comme des messages cryptés qu’à être ressentis, expérimentés charnellement ou presque. Cependant, ll est possible de donner quelques outils qui aideront à la lecture.
Pourquoi tel film et pas tel autre ?
Tous les films méritent d’être analysés, les «vieux films» ou les films d’»art et d’essai» ne sont pas les seuls candidats possibles à cet exercice. Même celui que le monde entier s’accorde à qualifier de navet. Simplement, le profit risque d’être plus maigre qu’avec un chef-d’oeuvre...
Les analyses portent sur des séquences et non sur des films entiers : parler du film dans sa globalité (le plus courant, dans les conversations ou les journaux) suppose de passer outre la mécanique intime de la narration filmique et les détails de la scénographie.
Comment choisit-on une séquence ?
Le «morceau de bravoure» offre l’avantage d’être connu, mais son éclat aveugle quelque peu. Le «moment creux», lui, a été rayé de nos mémoires, mais il est plus gratifiant pour l’analyste. On dirait que le film, à cet instant, est à court de poudre aux yeux; il baisse la garde et laisse visiter plus commodément ses cuisines.
Pour comprendre le moteur narratif ou les particularités stylistiques du Grand sommeil ou de Titanic, il vaut mieux éviter les «grands moments» (grands affrontements, romance, catastrophes pyrotechniques,..).
LES OUTILS DE L’ANALYSE FILMIQUE
Les outils de l’analyse servent à caractériser le style.
«Style» est à prendre au sens large (art de raconter une histoire en images et en sons), il comprend : le choix des acteurs, le choix des décors, les réglages techniques, l’agencement des points de vue et des points d’écoute,etc.
Tout compte en matière de style : l’ouverture de l’objectif aussi bien que la couleur du papier peint derrière l’acteur, la