Les Personnages Chez Beckett

en mêlant personnages et faits imaginés à des personnages et des actions historiques]. Quelques titres exemplaires : Les Chouans (Balzac - 1829),Cinq-Mars (Vigny – 1828), Notre-Dame de Paris (Hugo – 1831) Le roman réaliste est une catégorisation sujette à caution, et largement rediscutée de nos jours. Mais on peut retenir un objectif esthétique clair : il s'agit de produire un « effet de réel » en peignant avec un souci constant du détail et de la vraisemblance les décors, les personnages et les faits

Beckett l’abstracteur, Anatomie d’une révolution littéraire. Pascale Casanova. « Pour rompre avec la signification et le référent, inhérents au langage, Beckett ne travaille pas sur la matérialité sonore du mot ; il est conduit à mettre en cause, les unes après les autres, toutes les conditions de possibilité ordinaires de la littérature, le sujet, la mémoire, l’imagination, la narration, les personnages, la psychologie, l’espace et le temps… sur lesquels repose, sans même que nous le sachions

la condition humaine. Eugène Ionesco dit qu’il met en scène : « l’homme comme perdu dans le monde, toutes ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles »  Rupture totale vis-à-vis de toutes les traditions théâtrales  Refus du réalisme des personnages et de l’intrigue : théâtre contraire à la raison et au sens commun  L’absurdité n’est pas démontrée : elle est seulement mise en scène ; c’est au spectateur qu’il revient de comprendre, grâce aux gestes  Combattre les illusions, littéraires et

où les rêves se défont et les gens sont désillusionnés. Les auteurs de ce mouvement créent des personnages marqués par le traumatisme de la guerre chez qui leur esprit a pris le dessus sur la réalité, ce qui les rend complètement fous. Contexte historique : Avec les deux guerres mondiales et notamment la 2nde :  Traumatismes d’Auschwitz et d’Hiroshima  conviction que

souriants et grinçants à la fois (Pièces roses) comme Le voyageur sans bagage (1937), L'Invitation au château (1947), Cher Antoine (1969), ou des sujets historiques, graves et tragiques, (pièces noires) comme Antigone (1944), L'Alouette (1952) ou encore Becket ou l'honneur de Dieu (1959). La première moitié du XXe siècle est en même temps un moment de renouvellement du théâtre littéraire avec les compositions dramaturgiques totalisantes et foisonnantes de Paul Claudel marquées par la foi chrétienne, le

tirade de Bérenger où il juge que la mort de « tout le monde entier » n’est qu’un « petit sacrifice », « pourvu qu[’il] vive ». D’un autre côté, la phase de déni puis la peur d’être oublié rendent Bérenger très humain, ce qui provoque pitié et empathie chez le lecteur/spectateur. Mais la pièce est également une comédie, dans le sens où Ionesco y introduit des éléments provoquant le rire. Ainsi, le comique apparaît sous plusieurs formes. D’abord, le comique de caractère est observé. Par exemple, les

faits et gestes de tout les personnages. Il est certainement plus agréable de voir la scène que de la lire, tout en prenant compte des faits et des gestes décris par les didascalies. Grâce à tout ces exemples nous avons pu voir que l’écriture même de la pièce conduisait à une représentation. L’autre aspect positif de l’approche visuelle est la naissance de personnage concret. Il est vrai que la représentation permet de donner vie à la pièce et surtout aux personnages. En effet, dans certains cas

donné sont justement des extraits de pièces de théâtre portant sur des personnages atypiques et donnant au lecteur ou au spectateur matière à réfléchir sur l’homme et sa condition notamment. Le premier texte est extrait de l’acte III scène 13 de la pièce de Molière intitulée Les Fourberies de Scapin écrite en 1671. Il s’agit de la dernière scène de la pièce qui porte sur les excuses de Scapin auprès de deux autres personnages afin d’obtenir leur pardon. Le deuxième texte est le chant III tiré

car les didascalies décrivant les faits et gestes des personnages sont très présentes et difficilement représentables par la lecture seule et la représentation peut permettre la transmission de choses non-ressenties par l’acte de lecture. Chez Ionesco et Beckett, la didascalie prend une dimension littéraire quasiment exacerbée, elle importe même parfois plus que le texte lui-même, totalement absurde. Par exemple dans « Fin de Partie », de Beckett, on remarque l’abondance et l’omniprésence des didascalies

Le corpus qui nous est présenté comporte quatre extraits de textes théâtraux : Le Bourgeois Gentilhomme (de Molière, 1670) ; On purge bébé (de Feydeau, 1910) ; La cantatrice chauve (de Ionesco, 1950) ; En attendant Godot (de Beckett, 1952). Sur quels ressorts comiques jouent ces scènes ? Nous allons analyser les différents comiques des textes. Dans ces textes la situation est comique : un adulte se retrouve dans une position d’enfant ; un maître qui croit en savoir plus que sa bonne mais qui finalement