Eloge De Milan

Les choses ne sont rien. (p. 9) Conversations après un enterrement commence directement par l’évocation des morts : non seulement la mort récente du père qu’on enterre mais la mort antérieure de la propre mère du père. En effet Nathan n’y lit pas un éloge funèbre dédié à son père mais une lettre de ce dernier évoquant la mort de sa mère (« lorsque ma mère est morte » p. 45) et signant son entrée, dans le monde des survivants à l’âme à jamais glacée, minéralisée elle aussi. Plutôt sa propre mort à soi

à livrer : « Woher spricht dieser Anspruch des Grundes auf seine Zustellung? 4 » Et cette dissimulation de l'origine dans l'impensé ne nuit pas, au contraire, au développement de l'Université moderne dont Heidegger, au passage, fait un certain éloge : progrès des sciences, interdisciplinarité militante, zèle discursif, etc. Mais tout cela se développe au-dessus d'un abîme, d'une « gorge », entendons 1. Vom Wesen des Grundes, in Wegmarken [Frankfurt, Klostermann, 1967/1978] p. 60-61 (162-163)

et négatif que les Voyageurs de l’impériale ; le mot de Claudel, qui y voit un « roman-poème », semble rendre compte, plus justement, de sa réalité et de son énergie inventive propres. La réception des Communistes, qui en fait, au sein du parti, un éloge de la classe ouvrière, est ressentie par Aragon comme une erreur d’appréciation de l’ambition propre au roman : réception trop monologique pour un objet qui a l’ambition d’être « une machine inventée par l’homme pour saisir le réel dans sa complexité

Cette dissémination se fait notamment par l’intermédiaire d’auteurs, qui à l’instar de Du Bellay, voyagent d’un pays à l’autre. Elle se fait également par le biais des conquêtes de territoire : la bataille de Marignan donne à la France le duché de Milan. Le titre de l’ouvrage de Marguerite de Navarre signale un double hommage. En appelant son œuvre l’Heptaméron, elle s’inscrit dans une tradition savante (heptaméron se compose de deux mots grecs signifiant « sept jours ») et fait référence à Boccace

d'une promenade, une pauvre masure au fond d'un vallon attira son attention par son aspect délabré: de nombreux enfants vêtus de haillons jouaient dans les parages - l'image même du dénuement le plus absolu. Un jour, alors que mon père s'était rendu à Milan, ma mère m'emmena visiter ce logis. Elle y trouva un paysan et sa femme, des gens qui travaillaient dur, qui étaient terrassés par la misère et qui devaient nourrir cinq enfants affamés. L'un d'entre eux capta plus particulièrement l'attention de ma

promenade, une pauvre masure au fond d'un vallon attira son attention par son aspect délabré : de nombreux enfants vêtus de haillons jouaient dans les parages – l'image même du dénuement le plus absolu. Un jour, alors que mon père s'était rendu à Milan, ma mère m'emmena visiter ce logis. Elle y trouva un paysan et sa femme, des gens qui travaillaient dur, qui étaient terrassés par la misère et qui devaient nourrir cinq enfants affamés. L'un d'entre eux capta plus particulièrement l'attention de ma

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promenade, une pauvre masure au fond d'un vallon attira son attention par son aspect délabré : de nombreux enfants vêtus de haillons jouaient dans les parages – l'image même du dénuement le plus absolu. Un jour, alors que mon père s'était rendu à Milan, ma mère m'emmena visiter ce logis. Elle y trouva un paysan et sa femme, des gens qui travaillaient dur, qui étaient terrassés par la misère et qui devaient nourrir cinq enfants affamés. L'un d'entre eux capta plus particulièrement l'attention de ma

auteur à qui Hofmannsthal attribue avec insistance le qualificatif de « moderne », Henri Frédéric Amiel (1821-1881), le célèbre diariste romand, ne fait pas, dans le texte qui lui est dédié, Le Journal intime d’un malade de la volonté5, l’objet d’un éloge sans restriction ; Hofmannsthal lui accorde plutôt ce statut, précédemment « Gabriele d’Annunzio » [1893], Reden und Aufsätze I, op. cit., p. 175-176 : « Il est plus aisé de ressentir que de définir ce qui, d’une période à l’autre, est “moderne” dans

voire aux préciosités de la forme ; il est bien de ce temps le vers savoureux où, évoquant le souvenir de Chrétien de Troyes, en qui notre XIIe siècle reconnut son plus séduisant conteur, un de ses émules ne savait trouver, pour le louer, de plus bel éloge que celui-ci : « il prenait le français à pleines mains ». Surtout romans et poèmes lyriques ne se bornent plus à retracer des actes ; ils s’efforcent, non sans gaucherie, mais avec beaucoup d’application, à analyser les sentiments. Jusque dans les