De La Colère De Montaigne

------------------------------------------------- 2. LE ROMAN COURTOIS, LA NOUVELLE. RABELAIS, MONTAIGNE LES ROMANS COURTOISES Dans ces romans tous les exploits chevaleresques ont pour but de plaire à la Dame du cœur et de faire valoir les qualités individuelles du héros. L'adjectif « courtois », formé sur le mot cour, permet de comprendre le contexte aristocratique du récit. Le parfait héros courtois est toujours partagé entre l'aventure et l'amour. Le merveilleux chrétien et le surnaturel occupent

interroge surtout les présupposés, les mobiles, les modèles et les mutations de l’autobiographie, ne seront pas prises en compte. Je considérerai, sans plus de raffinements et subtils distinguos méthodologiques, que toute « peinture » (dans le sens où Montaigne écrit : « car c’est moi que je peins ») d’un écrivain par lui-même relève de l’autoportrait. Il n’y a pas d’autoportrait « en soi », pour rien. Tout exposition de soi requiert l’attention et l’approbation du lecteur, toute autobiographie est peu

personnel. Il nous suffit aussi de méditer sur la colère, qui peut avoir diverses origines, dont la plus remarquable n'est pas celle que nous nourrissons à l'égard d'autrui, ni même celle qui relève de la simple indignation morale, dont nous partageons la joie mauvaise (la Schadenfreude) avec les autres et qui permet de masquer notre inclination envers ce que pourtant nous réprouvons, et qui surtout corrompt notre faculté de raisonner ; la colère la plus remarquable est celle contre soi-même qui

ont une influence remarquable, puisqu’elles vont s’incarner même dans le corps : « tel est le temps de la suggestion, si assujettie à la parole que jusque dans l’organisme se réalisent les phénomènes qu’elle désigne, comme cette femme dont parle Montaigne et qui mourut de se croire empoisonnée, comme ces paralysies psychiques décrites par Charcot et ces paralysies par imagination décrites par Russel-Reynolds… » On s’étonne parfois de l’effet placebo pour y voir un miracle inexplicable, mais n’est-il

la nette préférence de l’auteur pour sa province natale. Par cette anaphore, on constate que la subjectivité retranscrite n’est plus nostalgique, comme dans le premier quatrain, mais rageuse. Le poète cesse de s’apitoyer sur son sort et rempli de colère, prouve son amour pour son pays natal. Le «plus » rythme le poème et montre toute sa détermination. Cet attachement que porte le poète envers son foyer figure au vers 9 par cette périphrase «le séjour qu’on bâtit mes aïeux ». On a donc ici, un évident

Cependant, comment vivre normalement si on a l'impression que ça ne peut être le cas sans ce qui nous rendrait heureux ? Cela ne semble pas être possible. L'homme traverse alors une suite d'émotions basses et mauvaises pour lui. La frustration, la colère, le doute par exemple. Le désir est alors une grande souffrance tant qu'il n'est pas réalisé et cette souffrance se vit à chaque désir. On peut faire un schéma très simple du désir : désir puis souffrance dû au manque et afin satisfaction lorsque

mêmes se contredisent sans cesse. Le sentiment d'union n'est donc que vanité. En effet, nous sommes un assemblage de perceptions qui donne la sensation d'un tout, comme la vague dans Les Nouveaux Essais sur l'entendement humain, 1966 de Leibniz. Montaigne disait "notre fait, ce ne sont que des pièces rapportés". Nos expériences, nos pensées, sont un univers de perceptions superposées. Pourtant, nous n'avons pas conscience que l'unité du "moi" n'existe pas. Apparait donc une nouvelle pièce: l'inconscient

N°1 : Montaigne, Essais, Livre II, Chapitre 30, « D’un enfant monstrueux »  Je vis avant hier un enfant que deux hommes et une nourrisse, qui se disoient estre le pere, l'oncle, et la tante, conduisoient, pour tirer quelque soul de le monstrer, à cause de son estrangeté. Il estoit en tout le reste d'une forme commune, et se soustenoit sur ses pieds, marchoit et gasouilloit, environ comme les autres de mesme aage : il n'avoit encore voulu prendre autre nourriture, que du tetin de sa nourrisse : et

endroit un oranger. Elle modernise la maison en faisant venir des produits de France et décide de reprendre ses études. Le père, à qui l’évolution de son épouse avait d’abord été cachée, assiste à tous ces changements en oscillant entre tristesse et colère. Mais il finit par se rapprocher de son fils et soutenir l’émancipation de sa femme. Cette dernière n’a de cesse d’apprendre : elle s’enferme dès qu’elle le peut dans son bureau pour étudier et n’hésite pas à faire partager ses nouvelles connaissances

plus bas, à la limite de la vulgarité. Cette entreprise de déconstruction des modèles vise sans doute un monde dont la cohérence, au XIIIème siècle, fait cruellement défaut, mais elle consacre avant tout le triomphe de la littérature. 14 MONTAIGNE, ESSAIS, LIVRE III, « De l’expérience » Or je trete mon imagination le plus doucement que je puis et la deschargerois, si je pouvois, de toute peine et contestation. Il la faut secourir et flatter, et piper qui peut. Mon esprit est propre à ce