Évaluation poésie
Quand nous habitions tous ensemble
Sur nos collines d’autrefois,
Où l’eau court, où le buisson tremble,
Dans la maison qui touche aux bois,
Elle avait dix ans, et moi trente ;
J’étais pour elle l’univers.
Oh ! Comme l’herbe est odorante
Sous les arbres profonds et verts !
Elle faisait mon sort prospère,
Mon travail léger, mon ciel bleu.
Lorsqu’elle me disait : Mon père,
Tout mon cœur s’écriait : Mon Dieu !
À travers mes songes* sans nombre,
J’écoutais son parler joyeux,
Et mon front s’éclairait dans l’ombre
À la lumière de ses yeux.
Elle avait l’air d’une princesse
Quand je la tenais par la main.
Elle cherchait des fleurs sans cesse
Et des pauvres dans le chemin.
Elle donnait comme on dérobe,
En se cachant aux yeux de tous.
Oh ! La belle petite robe
Qu’elle avait, vous rappelez-vous ? (…)
Puis, vers la lumière isolée
Étoilant le logis obscur,
Nous revenions par la vallée
En tournant le coin du vieux mur ;
Doux ange aux candides* pensées,
Elle était gaie en arrivant...
Toutes ces choses sont passées
Comme l’ombre et comme le vent !
Victor Hugo, Les contemplations (1844)
Songe : rêve, imagination / Candides : innocentes Matière : Français Durée : 2 heures | Devoir de contrôle n° 3 | Prof : Mme JaouadiNiveau: 4ème Lettres |
Compréhension (6pts)
1. Dans ce poème l’auteur évoque un souvenir heureux. Lequel ? Relevez un procédé qui décrit ce bonheur. (2pts)
2. Un lien particulier unit Hugo à sa fille. En vous appuyant sur l’expression du sentiment paternel expliquez leur grand attachement. (2pts)
3. Vers la fin du poème, l’effet de la lumière n’a plus le même éclat qu’au début. Comment expliquer cela ? (2pts)
Langue (4pts)
Vocabulaire
-Indiquez le type de strophes et la disposition des rimes présents dans ce poème. (1pt)
Grammaire
1. Cherchez dans le texte un vers où