La robe de mariée
Aujourd'hui, ma mère a mis en vente ma robe de mariée. Quel gâchis ! Nous avons mis plus de six mois à la trouver. Nous l'avions repérée dans une petite boutique à l'ancienne, isolée du centre ville, où tous les objets qui s'y trouvaient semblaient avoir une âme. Lorsque nous y sommes rentrées ma mère et moi, il y régnait un froid de morgue, nous avions l'impression d'être épiées et que des choses nous frôlaient par moment. Le vieux monsieur à qui appartenait ce drôle d'endroit, ôta ses petites lunettes rondes de son nez, et me dit : « Vous êtes venue la chercher ? », de quoi parlait-il ?. Il me demanda de m'asseoir et alla ôter la robe de la vitrine, sans que je précise celle que je voulais. Comment savait-il que c'était celle-là qui me plaisait parmi les cinq exposées dans la vitrine. En me la donnant il me glissa à l'oreille : « Elle vous attendait. ». Stupéfaites, nous n'osions plus rien dire. Tout en la prenant, un frison me traversa. En la touchant, j’eus l'impression de toucher une personne. En l'enfilant, je su que je n'étais pas seule dans la cabine d'essayage. J'entendais des murmures derrière mon dos. Tout de suite, la robe, s'était emparée de moi comme par magie, mais j'eus soudainement terriblement froid. Je sortis de la cabine, et je vis, le visage radieux de ma mère qui me dit : « Ma chérie tu es splendide, elle te va à ravir ! ». Je me retournais vers le vendeur afin d'avoir son approbation, et qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque ce dernier me dit : « vous ne devriez pas la prendre, elle n'est pas faite pour vous ! », d'un air menaçant. Bizarrement il ne voulait plus me la vendre. A ce moment, sans explication, un énorme vase ancien se brisa sur le sol, ce qui nous fit sursauter ma mère et moi. L'ambiance devenait de plus en plus étrange. Outrée, ma mère lui répondit que celle-ci me seyait parfaitement