Étude sur Le Chat noir et autres contes
Dans Le chat noir d’Edgar A.Poe, le narrateur met l’accent sur son trouble psychologique. On le constate au travers de ces expressions (p.9, l. 9-10) «m’ont terrifié, m’ont torturé, m’ont anéanti». Cette gradation ascendante qu’utilise le narrateur insiste sur l’omniprésence de ses démons de l’alcool, de la perversité (p. 10, l. 52 «Démon Intempérance», p.11, l. 91-92 «l’esprit de PERVERSITÉ»), représentés par le «monstre» (p. 15, l. 222) extérieur le Chat Noir, qui sont la cause de sa souffrance psychologique.
Ce sont ces démons qui se sont emparés de son âme, qui l’ont possédé au point de le transformer totalement, comme le prouve cette citation avec l’emploi d’une allégorie (p.10, l. 50-53) «l’ensemble de mon caractère et de mon tempérament, par l’opération du Démon Intempérance, je rougis de le confesser, - subit une altération radicalement mauvaise».
On peut alors en déduire qu’il manque de culpabilité puisqu’il rejette la cause de tous ses tourments et de ses crimes sur la faute de tous ces démons et non de sa propre responsabilité.
Le narrateur explique qu’il ne connaissait plus (p. 15, l. 231-232) «la béatitude du repos ni le jour ni la nuit». A cause de tous ces démons qui deviennent une obsession maladive qui l’empêchent de vivre. Cette antithèse «ni le jour ni la nuit» montre bien que le narrateur est tourmenté perpétuellement sans une minute de répit.
D’autre part, on peut également remarquer que le narrateur est insensible par ses faits et gestes (p. 11, l.82) « l’âme n’en subit plus les atteintes… », (p. 18, l.302 « je dormis avec le poids de ce meurtre »). En effet, ces expressions et surtout la typographie « dormis » en italique montrent bien que le narrateur ne ressent aucun sentiment de remords alors qu’il a commis plusieurs crimes. Cela démontre que mentalement il est déréglé et se rapproche même du profil psychologique d’un psychopathe et qu’il a perdu toute trace d’humanité.