nation d'Hitler au poste de chancelier le 30 janvier 1933, la violence antisémite se répand à travers toute l'Allemagne[4]. Des membres de la SA envahissent des synagogues et profanent les objets de culte, brisent les vitrines de commerces juifs, humilient et molestent des Juifs croisés dans la rue[3]. Au lendemain des élections du 5 mars, des groupes de SA arpentent le Kurfürstendamm de Berlin, prennent les passants juifs en chasse et les rossent[5] ; le 9 mars, ils arrêtent des dizaines de Juifs émigrés d'Europe de l'Est dans le quartier de Scheunenviertel et les envoient dans des camps de concentration[6] improvisés, aux côtés d'opposants antinazis, juifs et non-juifs[7],[N 1] ; à Königsberg, ils incendient une synagogue et battent à mort un homme d'affaires juif[3]. Dans plusieurs petites villes, des membres de la SS couvrent les devantures de magasins juifs d'inscriptions injurieuses et en barrent l'accès ; des avocats et des juges juifs sont physiquement empêchés d'accéder aux tribunaux, ou en sont chassés avant d'être battus, comme à Breslau[5].
Campagne antisémite du Stürmer en 1933. L'affiche du haut proclame : « Mit dem Stürmer gegen Juda » (« Avec le Stürmer, contre le Juif »), celle du bas affiche : « Die Juden sie unser Unglück » (« Les Juifs sont notre malheur »).
Ces violences inquiètent les alliés conservateurs du parti nazi, dont le soutien est indispensable pour obtenir le vote de la loi des pleins pouvoirs, et suscitent des plaintes des milieux industriels et financiers, ce qui amène Hitler, le 10 mars, à appeler à cesser les actions individuelles lorsqu'elles perturbent la bonne marche des affaires publiques ou de l'économie[5]. Cette intervention provoque une accalmie passagère : si les dirigeants nazis souhaitent contrôler les violences, ils n'en continuent pas moins à les attiser par leurs discours et des campagnes antisémites comme celles menées par Julius Streicher dans Der Stürmer[8]. Les actions antisémites reprennent après