L'éloge de l'amour
Gravé dans l’écorce d’un arbre centenaire ou griffonné sur un petit bout de papier, crié à gorge déployée ou timidement chuchoté, il est éternel pour les uns et passager pour les autres.
Il vous électrise tel un éclair foudroyant le sol un soir d’été, il dévaste tout sur son passage et ne laisse jamais l’existence comme il l’a trouvé.
Telle une mystérieuse maladie, il vous rend aveugle, inconscient, idiot et fou. Il n’est pas humain et pourtant tellement vivant. Il est partout et nulle part à la fois.
Certains affirment qu’il est la quête d’une vie et partent en croisés à sa recherche, tandis que d’autres, moins poètes peut être ou plus lucides, le fuient comme la peste.
Un jour on ne veut pas en entendre parler, on monologue sur son inutilité et sur les pièges qu’il aime à tendre et le lendemain on n’a plus que son nom à la bouche.
Oui, il sait y faire avec nous, pauvres diables faibles et faillibles que nous sommes.
Et son fidèle messager prend toujours le même malin plaisir à armer sa flèche la plus aiguisée, à bander son arc et à nous viser comme de malheureuses proies pour enfin nous atteindre dans le mille de notre cœur.
Pour le meilleur et pour le pire, sans lui, aucun de nous ne serions ce que nous sommes. Mieux, sans lui, nous ne nous nous distinguerions sans doute pas des animaux.
Il est une religion, il est une malédiction : il n’est autre que l’Amour.
Du premier « je t’aime » timide et maladroit que nous pensons du fond de notre cœur d’adolescent jusqu’au « je t’aime », le vrai, nous provoquant tachycardie, nausée, étourdissement et joie immense, l’amour pousse en nous tel un lierre sauvage se répandant aveuglément.
Souvent associé à nos erreurs que nous nommons « expérience » le temps faisant, l’amour est sans aucun doute le point cardinal principal qui indique à chacun le Nord de son existence. Il est par conséquent, décideur du moindre de nos actes.
Combien de tragédies