L'urbanisation
En Afrique, les politiques d'ajustement frappent de plein fouet les habitants des villes depuis plusieurs années, et rendent plus précaires les stratégies jusqu'ici mises en œuvre. Les classes moyennes sont à leur tour touchées par la crise, le salariat concerne de moins en moins de personnes et les salariés assurent de plus en plus difficilement leur rôle de redistributeurs. Les embryons de systèmes sociaux (systèmes de retraites, d’assurances sociales, de logements sociaux, etc.) mis en place dans certains États se désagrègent. Les jeunes, qui restent de plus en plus longtemps dépendants des aînés, trouvent difficilement leur place. Les modes de solidarité, qui constituent encore la soupape de sécurité face à la faillite de certains États, s’essoufflent et ne serviront plus longtemps encore d’amortisseur aux conséquences de la crise. Le désengagement de l’État a des effets directs sur les services publics. L’éducation subit de plein fouet les conséquences de la crise alors qu’elle constitue un des moteurs des transformations sociales. Dans les villes, la paupérisation s’accroît, même si parfois l'intense circulation des biens et des hommes en atténue la rigueur. La situation des migrants est paradoxale. D'une part, ils sont confrontés à des risques de marginalisation et d’exclusion dans les villes, bien que souvent le dynamisme de leurs réseaux sociaux leur permette