« L'Enfer, c’est les autres ». La première à trouver le mécanisme de cet enfer est Inès, en effet elle le dit: « Le bourreau, c'est chacun de nous pour les deux autres » . Chacun devient victime de l'autre car il est soumis au regard accusateur des deux autres. Les personnages découvrent que la pire des condamnations, c'est d'être soumis au regard d'autrui et qu'on ne peut lui échapper. Ce jugement est insupportable. Ils ne peuvent pas fuir car ils ne peuvent pas sortir du salon même quand la porte est ouverte. C'est eux mêmes qui ont rendu cette situation possible car ils sont dépendants des jugements des autres.
Inès représente le premier bourreau: Elle fait admettre à Garcin et Estelle les raisons pour lesquelles ils sont en enfer et qu'ils y sont responsables suite à leurs actes.
Le fait qu'Estelle soit privée de miroir crée chez elle un trouble moral. Elle n'a plus de maîtrise sur sa propre image. Inès dévient pour elle un support nécessaire pour garder le contrôle de son image.
Ils sont tous les 3 devenus inséparables et interdépendants les uns des autres. « Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d'autrui entre dedans. » le paradoxe de l'histoire est que chacun est soumis au jugement des deux autres ce qui est insupportable mais cependant ils ont tous les trois besoin des deux autres pour se connaitre