L'economie du japon
En août dernier, le Japon a affiché un déficit commercial de 324 milliards de yens (environ 2,5 milliards d'euros), du jamais-vu dans ce pays salué pendant des décennies pour la vigueur de ses exportations et redouté pour la compétitivité de ses produits, qui s'imposaient sur tous les grands marchés étrangers.
A tel point qu'il y a vingt ans les atouts des entreprises nipponnes – capacité d'innovation, qualité et motivation de la main-d'oeuvre, appui sans faille des pouvoirs politiques et financiers – étaient religieusement commentés dans les cours de management dispensés aux cadres occidentaux. Le premier accroc au modèle japonais remonte au choc des années 1990, quand l'éclatement d'une bulle immobilière déclencha une crise générale : effondrement de la Bourse, chute de la consommation et même apparition du chômage, un mal inconnu dans cette patrie du plein-emploi. Le gouvernement a réagi en injectant des centaines de milliards d'euros dans le système bancaire. La convalescence a été longue, mais, grâce à la multiplication des plans de relance et au redémarrage des exportations, dopées par le boom de l'économie chinoise, le taux de croissance a fini par repasser au-dessus de 2%.
Aujourd'hui, la situation s'est à nouveau dégradée, et la récession pointe son nez. Logique : les exportations du Japon pèsent pour moitié dans la croissance de son PIB, et le recul de la demande en provenance des Etats-Unis et de l'Europe se fait cruellement sentir. Si les marchés chinois et du Sud-Est asiatique décrochaient à leur tour, ce serait la catastrophe. D'où le nouveau plan de relance qui vient d'être arrêté : 26 900 milliards de yens (207 milliards d'euros), essentiellement destinés à soutenir la consommation et les PME.
Croissance négative ou pas, le Japon n'en reste pas moins la deuxième économie mondiale, avec un PIB de l'ordre de 4 400 milliards de dollars, trois fois moins que les Etats-Unis, mais