La croissance économique japonaise
C
C
C
F
F
TGV
F
F
F
F
F
F
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
D
DLa crise économique du Japon a été initiée par une crise financière. Le système bancaire japonais s'était structuré dans les années trente autour de deux principes : la segmentation des activités pour limiter les risques globaux qu'avait mis en évidence la crise de 1925 et la mobilisation de l'épargne pour financer l'effort de reconstruction en 1945. Le système financier était dédié à l'industrialisation, sous la conduite du ministère des Finances et du Ministère du Commerce et de l'Industrie (MITI), les taux d'intérêt étaient maintenus à de faibles niveaux et les entreprises avaient massivement recours à l'emprunt plutôt qu'aux marchés boursiers, comme dans les pays anglo-saxons.
A partir de 1985 est apparue la bulle économique : pour contrer le choc de la hausse du yen par rapport au dollar, le gouvernement choisit d'assouplir la politique monétaire en maintenant une politique budgétaire stricte, les entreprises débordent de liquidités et se refinancent directement sur les marchés à des coûts dérisoires et la part des prêts bancaires dans leur financement tombe à moins de 50 %. Les banques, de leur côté, se lancent dans les prêts immobiliers qui représentent 25 % de leur encours de prêts en 1990. Cette période de la bulle est aussi celle où commencent la déréglementation du système financier japonais et son ouverture internationale : vingt-deux maisons de titres étrangères entrent à la Bourse de Tokyo et les yuppies américains affluent.
En 1989, la spéculation atteint des proportions telles que les autorités financières décident de réagir pour contenir les risques d'inflation. La Banque du Japon augmente à cinq reprises le taux d'escompte, qui passe de 2,5 % à 6 % entre mai 1989 et août 1990. Ce retournement brutal et obstiné de la politique monétaire provoque une gigantesque déflation d'actifs qui n'est toujours pas