L'art ne s'adresse-t-il qu'à nos sens?
L’art pour l’art est un leurre. L’art n’a pas à être décoratif pour flatter les sens. Le seul principe auquel il doit obéir se rapporte à une nécessité intérieure. L’imitation du monde matériel est une chose révolue. Or, il existe des canons de la beauté, des règles d’harmonie sensitifs. L’artiste doit les respecter. Il n y a pas à chercher derrière les formes, quelque chose qui dépasserait la matière sensible. L’art ne révèle rien d’autre que ce qu’il matérialise en s'adressant aux sens.
Ici, se pose un problème conceptuel : l’art s'adresse t il à l’esprit ou à une réalité intérieure des sens à travers la matière sensible ?
Dans un 1er temps, nous verrons que l’art doit s’affranchir du monde des sens. Son essence est l’incarnation d’une réalité intérieure, l'âme. Puis, dans une 2ème partie, nous montrerons que l’art est dans l’harmonie des formes et de la surface des matériaux, il n’incarne rien d’autre que de la matière sensible perçue par les sens.
Thèse :
Idée 1 : l’art a bien un but
Kandinsky : « l’art est une puissance dont le but doit être développer et d’affiner l’âme humaine » (s’oppose à certaines conceptions de son temps)
L’art pour l’art est une idée vide
Toute création artistique digne de ce nom parle à l’âme, à ce qu’il y a de plus spirituel et de plus profond en l’homme
Idée 2 : le beau n’obéit à aucune règle sensorielle déterminée un tableau « bien peint » n’est certainement pas un tableau qui copie fidèlement la nature, qui respecte à la lettre certains canons esthétiques le tableau bien peint est l’expression d’une nécessité intérieure. l’artiste est totalement libre de choisir ses moyens d’expressions.
Ce qui fait sa grandeur, mais aussi sa rigueur morale, c’est de manier les formes de la manière qu’il juge nécessaire pour atteindre ses buts.
Idée 3 : le grand réalisme ignore les conventions esthétiques sensibles la réalité matérielle n’a que peu de rapport avec ce que nous percevons.
Ce n’est pas