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Cette émotion peut s'entendre. Les professionnels de l’accueil se mobilisent au quotidien pour redonner de la réalité à la notion de lien social. Ensemble, ils travaillent à recréer de la chaleur humaine, à matérialiser des échanges sociaux entre ceux qui accueillent et ceux qui souhaitent s’installer sur un nouveau territoire. Quand on souhaite rematérialiser, la dématérialisation fait donc peur. C’est naturel.
La rupture des liens sociaux a-t-elle attendu l’avènement d’internet ?
Je crois que lorsqu’on se focalise sur Facebook comme risque de désincarnation des liens, on se trompe de combat.
La rupture du lien n’a pas attendu l’événement d’Internet. Je considère que c’est la société « de l’information » qui est responsable de cette rupture. Je m’explique :
De passage dans le Cantal il y a quelques semaines, je découvrais ce qu’était un cantou. Cet espace si spécifique aux Burons et autres fermes cantaliennes qui, autour d’une vaste cheminée, permettait à tous d’échanger, de partager, de discuter (1). Ici, comme dans de très nombreuses régions françaises, la tradition orale, autour de la veillée permettait à chacun, certes d’apprendre, mais surtout de participer, de contribuer pour s’approprier un savoir qui devenait sien.
L’avènement des médias, on le sait, a substitué un poste de radio puis un petit écran aux échanges. Il a surtout modifié en profondeur le rôle de l’émetteur et du récepteur dans les communications sociales.
D’un statut de récepteur actif – j’écoute, j’interviens, j’échange, avant de m’approprier – on est passé à celui du récepteur obligatoirement passif : comment donner son opinion à Laurence Ferrari ? Comment échanger lorsque la vérité tombe du ciel ?
On le comprendra, si les liens se sont brisés, ce n’est pas à Internet qu’on le doit. Cet écran de plus n’est pas responsable de tous les maux… loin de là