Voyage au bout de la nuit
Voyage au bout de la nuit, paru en 1932, est le premier roman de Louis Ferdinand Céline. A travers ce roman et son personnage narrateur, Ferdinand Bardamu, l'auteur se permet d'évoquer plusieurs périodes de sa vie. En effet dans la première partie de ce roman, Bardamu s'engage dans la première guerre mondiale où il est blessé puis démobilisé tout comme le fut Céline. Nous pouvons donc nous demander quelle image Céline donne-t-il de la guerre et de la société à travers la vision du personnage Bardamu. Nous verrons tout d’abord, quelle image Bardamu donne-il de la guerre vu du front puis celle qu'il nous rapporte après être rentré à Paris.
I/ Bardamu au front Bardamu, naïf, par un élan d'héroïsme s'engage dans l'armée où il pense que tout sera aussi bien qu'à son arrivée. Pourtant, à peine engager, Bardamu est bien déçu, son enthousiasme déchante " c'est plus drôle " .
1) Les horreurs de la guerre En effet, Bardamu ne s'arrête pas à une simple déception, tout au long de ses récits et descriptions qu'il fait de son périple, il n’emploie que des termes péjoratifs pour nommer la guerre " croisade apocalyptique " , " abominable erreur " , " meurtre en commun " ... C'est une guerre devant laquelle sa peur est grande, il nous fait comprendre qu'il pense que c'est une grosse " erreur " de l'être humain. Pour nous convaincre, Bardamu utilise beaucoup de champs lexicaux péjoratifs ou bien épiques tel que ceux du sang, des blessures " éventré " , et du corps " tripes ", comme lorsqu'il nous décrit la mort du colonel qui " avait le ventre ouvert " et du cavalier qui " n'avait plus sa tête " . Bardamu est tellement touché par ces carnages auxquels il assiste et participe tous les jours que, le " champ de bataille " ne s'arrête plus au front. Lorsqu'il découvre " la prairie d'août ", il ne peut résister à un tel massacre et à son "immense envie de vomir " comme si ça ne passait pas, comme si la guerre ne