Une autre humanité est possible
Tout le problème de l’alternative au capitalisme par l’économie sociale, c’est la contradiction entre un modèle démocratique non violent fondé sur la négociation, le consensus alors que l’économie dominante fonctionne sur la base d’un rapport de force entre les grands possédants, qui sont soit les possesseurs de capitaux eux-mêmes ou leurs représentants dûment appointés, voire leurs logiciels financiers, et le reste de la population. En particulier se pose la question de la place des couches intermédiaires qui servent de ’’fusibles ou variables d’ajustement’’ en période de crise. Alors, si l’économie sociale c’est penser et agir autrement … pour vivre autrement (page 8), toute la problématique repose sur comment s’élabore la rupture avec le quotidien actuel.
Il existe une véritable dualité antagoniste : le libre échange est une notion centrale, est-ce le soi disant actuel (issu entre autres des valeurs de la révolution française) imposé par le rapport de force cité plus haut, fondé sur le profit et sur l’argent (ou plutôt la ligne bancaire) ou celui à affermir d’échanges de proximité la plus grande possible entre les humains. Tout le rapport à la propriété des choses est d’ailleurs en question là aussi. N’oublions pas que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen oublie les droits de la femme et instaure la propriété privée comme primordiale et absolue. Du fait de leur émergence locale (soit au titre du lieu, d’un regroupement d’intérêts et/ou de volontés..) les formes de l’économie sociale ne sont jamais coordonnées réellement. Cet isolement dans leur secteur d’activité conduit les grandes organisations de l’économie sociale à un dilemme lorsqu’elles se développent de façon massive. Elles rentrent en concurrence avec les entreprises du secteur. Alors soit elles se réduisent à agir pour leur cercle limité, soit elles cherchent à s’étendre et alors elles se rapprochent de plus en plus du mode de fonctionnement d’une