Ubu roi Alfred Jarry, acte I scene 3 et 4
– Amorce (date, contexte, œuvre, auteur)
Ubu roi, pièce comique, parodique, satirique, d'Alfred Jarry parue à la toute fin du XIX e siècle, en 1896.
Pièce qui joue de l'exemple de modèles illustres, des pièces classiques du XVII e siècle comme des drames romantiques du XIX e siècle.
– Présentation de l'extrait
L'acte I s'ouvre par une parodie d'une des scènes les plus célèbres de Macbeth (début XVII e siècle) de
Shakespeare, puisqu'on voit, dès la scène d'exposition, Mère Ubu incitant Père Ubu à tuer le roi Venceslas pour prendre le trône, à la manière de Lady Macbeth poussant son époux au meurtre du roi d'Écosse,
Duncan. Le jeu parodique se poursuit dans les scènes 3 et 4 du premier acte ; en effet, à la scène 3, on y voit
Père Ubu organisant un « festin des conjurés » digne de l'intrigue politico-historique d'un drame romantique comme l'est par exemple Lorenzaccio (1834) de Musset. La conjuration
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se poursuit à la scène 4, puisqu'Ubu fait part de son intention meurtrière au capitaine Bordure dans un entretien particulier. La parodie, cependant, vient se greffer sur ce canevas, dont la pièce propose une réécriture. Les jeux de mots, la grossièreté, les personnages, sont toujours aussi caricaturaux, ce qui permet une mise à distance du schéma typique de l'intrigue politique présente dans le drame romantique.
– Problématique
Comment Alfred Jarry réécrit-il une scène typique de drame romantique, celle de la conjuration politique, grâce à la parodie ?
– Annonce des axes
I. QUOI ? La reprise du canevas de la scène de conjuration politique souvent présente dans le drame romantique à caractère historique (comme par exemple dans Lorenzaccio de Musset)
II. COMMENT ? « Les mots en bouche » : l'association du plaisir de la « grande bouffe » et du plaisir des mots
III. POURQUOI ? Le plaisir du palimpseste parodique : une réécriture de Lorenzaccio de Musset et de
Gargantua de Rabelais
I. QUOI ? La reprise du canevas