Si Jean de la Fontaine emprunte le sujet de ses Fables publiées en 1668 aux auteurs latins et grecs (Esope et Phèdre), il a l’art de renouveler ce genre didactique en lui apportant à la fois légèreté et réflexion. Aussi, dans la fable Le rat qui s’est retiré du monde qui nous présente un rat reclus et égoïste en refusant de donner la charité à ses congénères dans le besoin, La Fontaine dénonce les actions du clergé. Dans quelle mesure le fabuliste fait-il de sa fable un art au service de la critique du clergé ? Nous montrerons dans un premier temps ce que nous entendons par « l’art du fabuliste » puis dans deuxième temps, comment celui-ci se met-il au service de la critique du clergé.

I-) L’art du fabuliste

1-) Un récit plaisant

( Conte : situation initiale, péripéties (v.13 à 29), élément perturbateur, situation finale. ( Personnification des animaux. ( Questions rhétoriques.

2-) Aux allures merveilleuses

( Espace de fantaisie : Orient (« Levantins »), Grèce (« Ratopolis »), Hollande (« fromage »). ( Fin de fable : Europe/Orient ( « moine »/« dervis ». ( Brouillage des pistes : fictif/fantaisiste.

II-) … au service de la critique du clergé

1-) Le personnage du rat

( Hypocrisie et impiété : - Champ lexical de la vie religieuse. ( Hypocrisie et impiété : - Il veut avoir la paix (« se retire », « solitude »). ( Gloutonnerie et profit : - Se retire dans un fromage. ( Gloutonnerie et profit : - Paradoxe : ermite ( « gros et gras » ? ( Egoïsme et lâcheté : - Il n’aide pas son peuple. ( Egoïsme et lâcheté : - Il ne s’occupe plus de la vie extérieure.

2-) En opposition complète avec le peuple rat

( Ses congénères veulent de l’aide, lui, non. ( Ils font face à une guerre avec le peuple chat, l’ermite, lui, ne s’occupe plus de ces tracas. ( Ils vivent dans la misère, l’ermite, lui, vit dans un fromage (symbole de la fin de la guerre de Hollande en 1678) et dans la prospérité.

3-) Une satire