Sur l'eau
Il y a 5 ans, lors de l'été 1999, ma vie d'adolescent bascula.
Tout débuta le 1er août 1999, ma grand-mére Nanita venait de se suicider. Mes parents Eric et Carinne firent le choix de ne pas aller aux obsèques. Mon père, directeur de banque et ma mère caissière dans un magasin de musique continuèrent leur vie de tous les jours sans rien laissser apparaître de leur émotion, comme si ma grand-mere paternelle n'avait jamais existé. Mon petit frère Tommy, agé à ce moment là de 6 ans et moi de 15 ans, nous ne comprîmes pas l'attitude de nos parents. A partir de cette période, totalement bouleversé, par l'acte de ma grand-mère et l'incompréhension de mes parents au regard ce cette situation dramatique, je décidais de me fermer sur moi-même. A la maison, le prénom de ma grand-mere surnommée Nana, ne fut plus prononcé jusqu'au jour où mon père nous annonça que nous partions à Biarritz, au mobilhome de ma grand-mère. Il nous précisa que nous nous y rendions pour vendre le mobilhome.
Ma colère interieure continua de monter. Mon aspect exterieur paraissait des plus calme et limpide pour les autres mais au plus profond de moi, j'avais l'impression d'être un apnéiste des grandes profondeurs où la pression de l'eau vient comprimer la cage thoracique et le cerveau. Je n'arrivais toujours pas à comprendre et à admettre le silence de mes parents. La seule solution qui m'apparaissait possible pour me protéger de leurs non-dits, était de développer une carapace m'isolant de la réalité.
Courant septembre 1999, nous partîmes donc avec mes parents et mon frère depuis Bordeaux vers la Côte Basque. A notre arrivée, devant la porte du mobilhome, nous ressentîmes tous les quatre un sentiment bizarre. J'avais un drôle de sentiment sans être capable de pouvoir émettre le moindre son ni en comprendre la provenance. Face à l'inertie du groupe, je décidais d'ouvrir la porte d'un coup vif cherchant des réponses à ce sentiment nouveau pour moi. La visite fut