Sport et argent
Chantal JOUANNO. - C'est facile de lire des communiqués. Ensuite, il faut les mettre en application. Et passer aux actes est plus compliqué. Il y a eu des critiques sur mes prises de position, mais je les maintiens. Le rôle d'un ministre des Sports, c'est de défendre les valeurs du sport. Le sport est un vecteur de cohésion sociale, le seul avec l'école. Si on ne défend pas cet apprentissage des règles de la vie en collectivité, du respect, on perd toute l'essence du sport. On dit parfois «quelle est la légitimité du ministère à intervenir sur tel ou tel sujet?», mais le monde du sport n'est pas intrinsèquement parfait car il est le reflet de la société.
Quatre mois après votre nomination, quel premier bilan tirez-vous?
Ce ministère amène à prendre des positions tranchées sur des sujets très populaires. Il est exposé aussi parce qu'il y a beaucoup d'argent dans certains secteurs du sport. L'argent doit être au service du sport, mais on a parfois l'impression que c'est l'inverse. Essentiellement dans le football. Cela dit, le sport français se porte extrêmement bien. Il est reconnu et apprécié au niveau international. Jacques Rogge (le président du CIO) me l'a d'ailleurs récemment rappelé.
Pourquoi avez-vous souhaité créer l'Assemblée du sport que vous lancez mardi matin?
Cette Assemblée est organisée pour tenter de mettre d'accord les acteurs du monde du sport (État, mouvement sportif, collectivités, monde économique, société civile) sur les priorités nationales. Dans les domaines du sport pour tous, du sport de haut niveau, de l'éthique, de la formation, de l'emploi et de la gouvernance, nous allons déterminer qui est responsable de quoi. Arrêtons de nous taper dessus.