Le projet de recherche de la vérité est constitutif de la réflexion philosophique. Nous sommes constamment renvoyés au problème de ses conditions d’accès, et à celui des critères du jugement vrai. On pourrait croire que la vérité s’acquiert au contact de personnes possédant le savoir. Pourtant Platon dans cet extrait du Théétète va se faire le porte-parole du message de Socrate, qui nous dit que la connaissance est en chacun de nous et qu’il suffit d’un « accoucheur » des âmes pour la faire naître à la lumière. Par conséquent, pour parvenir à la vérité, devront-nous écouter les leçons d’un maître, ou trouver les vérités par nous même ? Pour le sens de la maïeutique de Socrate, une vérité n’est telle que si celui qui l’énonce ne répète pas comme un perroquet un savoir étranger. On n’enseigne pas la vérité comme on remplirait un vase vide ; connaître la vérité, c’est, par un véritable « accouchement de l’esprit », la retrouver au fond de soi, c’est à dire se l’approprier. Ainsi, le premier moment qui va de la ligne 1 : « Quant à mon art d’accoucher à moi… » jusqu’à la ligne 8 : « … chez moi il ne s’est fait non plus aucune découverte. » a pour fonction d’expliquer qu’aucun savoir n’est imposé de façon extérieur à l’interlocuteur. Le second moment allant de la ligne 10 : « Ceux qui me fréquentent donnent, … » jusqu’à la ligne 16 « … par eux-mêmes enfantées. » montre que l’interlocuteur progresse en apprenant par ,lui-même. Le dernier moment partant de la ligne 17 : « Voici, excellent Théétète… » jusqu’à la fin du texte expose les conséquences de cette apprentissage ; l’interlocuteur saura distinguer les opinions des opinions fausses.
Dans le premier moment du texte, il s’agit d’abord d’expliquer qu’en ayant recours à la maïeutique, cela nous guidera vers le chemin de la vérité. Pour parvenir à une authentique vérité, il faut mettre en ouvrage l’effort de l’esprit humain.
Ainsi, Socrate, dont la mère était sage-femme, s’adresse à Théétète et file la métaphore de