Sociologie: interiorisation
COURS I- L’INTERIORISATION.
La prise en compte de la contextualisation ne doit pas nous faire perdre de vue le point d’un autre processus : l’intériorisation. Car un contexte n’a de sens que par l’intériorisation de ses effets par les sujets, par la conscience qu’ils en ont. Selon le Dictionnaire de psychologie générale, l’Intériorisation est le processus par lequel une action extérieure se transforme en fait psychique. Elle correspond à la production de la conscience de faits, de situations, de liens sociaux, du monde extérieur…
Mais «Qu'est-ce que la conscience ?» demandait Bergson. Et il répondait: «Vous pensez bien que je ne vais pas vous définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l'expérience de chacun de nous» (l'Énergie spirituelle). La conscience semble en effet à ce point une donnée immédiate qu'il semble impossible de la résoudre en éléments plus simples et donc de la définir sans pétition de principe. On ne saurait assimiler des formules comme «la conscience est la connaissance ou l'intuition qu'a l'esprit de ses états et de ses actes» à des définitions puisque cette «connaissance» ou cette propriété réflexive (ses actes) supposent la conscience plus qu'ils ne l'expliquent. Mais, à défaut de la définir, on peut au moins la décrire. Celui qui perd conscience perd ainsi deux choses: la connaissance de ce qui lui est extérieur, le monde, et de ce qu'il est lui-même. Corollairement, avoir conscience, c'est avoir à la fois conscience du monde et de soi, c'est-à-dire tout uniment de la présence du monde à soi et de sa propre présence au monde; la prise de conscience enfin (qu'elle soit celle d'un individu, d'une classe sociale ou d'un peuple), c'est encore la reconnaissance de l'identité de sa place dans une situation objective donnée. La conscience ne s'épuise donc ni dans la conscience réflexive de soi, ni dans la conscience «transitive» d'autre chose, puisqu'elle est la relation