socio : comparaison Marx/Weber
MARX/WEBER
La mise en perspective de l’oeuvre Marx et de Weber suppose d’abord de lever un malentendu sur l’opposition présumée entre ces deux auteurs, fondée, notamment, sur une interprétation abusive des intentions de Weber dans l ‘Éthique Protestante, interprétation abusive contre laquelle Weber a lui-même mis en garde en disant qu’il n’avait pas l’intention de : « substituer à une interprétation causale uniquement « matérialiste » des faits culturels et historiques, une interprétation tout aussi unilatéralement spiritualiste. »(EPEC Ed. Flammarion. p. 303)
Weber a indiqué qu’il n’aurait pu mener à bien une grande partie de son travail sans l’oeuvre de Marx (et celle de Nietzsche), il est donc vain d’opposer un Marx qui serait le prophète du prolétariat à un Weber qui serait celui de la bourgeoisie. Il s’agit donc de préciser en quoi l’oeuvre de Weber se situe dans le prolongement de celle de Marx et en quoi elle s’en écarte. Encore que la critique que Weber fasse à la théorie marxiste s’adresse plus souvent aux épigones de Marx qu’à Marx lui-même, sauf sur un point, fondamental il est vrai, celui de l’approche épistémologique du social.
Rappelons toutefois ce que Marx avait dit à propos de ses propres « épigones » :
« Moi, tout ce que je sais, c’est que je ne suis pas marxiste. »
Une fausse opposition : Holisme versus Individualisme :
Comme Marx, Weber souhaite rompre avec les théories idéalistes, spéculatives du social pour mettre en oeuvre une science empirique qui se fonde sur des faits. Pour l’un comme pour l’autre le point de départ ce sont les individus concrets et leurs actions :
Weber : « La sociologie ne peut procéder que des actions d’un, ou de quelques ou de nombreux individus séparés. C’est pourquoi elle se doit d’adopter des méthodes strictement individualistes. » Lettre à Liefman 1920.
Marx : « Les présuppositions dont nous partons (...) ce sont les individus réels leur action et leurs conditions d’existence