Il y a maintenant quantité d'institutions publiques et privées, commerciales et coopératives partout dans le monde qui travaillent à élargir l'accès aux services financiers pour les défavorisés. Le microfinancement est de plus en plus professionnalisé, avec des systèmes de cotation, des réseaux nationaux, des innovations dans la réglementation, des agences d'évaluation du crédit et des fonds d'actions. Même les banques commerciales ordinaires ont commencé à prendre conscience des promesses de la microfinance et à offrir des services à une clientèle plus pauvre. Des efforts considérables ont été déployés, mais il reste beaucoup à faire si on veut rejoindre le milliard de personnes dans le monde qui n’ont pas accès aux services financiers.
Le mouvement coopératif, une solution canadienne pour prendre de l’envergure et être viable
« Une caisse populaire n'est pas une institution financière ordinaire, qui cherche à enrichir ses membres aux dépens du public en général. Ce n'est pas non plus une société de prêts, qui cherche à faire un profit aux dépens de l'infortuné... La caisse populaire n'est rien de tout ça; c'est l'expression, dans le domaine économique, d'un idéal social élevé. »
Alphonse Desjardins
À la fin de l'été 1939, un missionnaire américain débarque en Jamaïque. Le Père John
Sullivan arrive sur la petite île des Antilles après une période de bouleversements politiques, au terme d’émeutes populaires contre les salaires de misère et les conditions de vie inhumaines. Il forme des groupes d'études pour que la population apprenne comment organiser une coopérative pour améliorer ses conditions de vie. Deux ans plus tard, avec ses collègues locaux, il fonde la première coopérative financière jamaïcaine, la Sodality Credit
Union. Au cours des années suivantes, le Père Sullivan aide à faire connaître les coopératives d'épargne et de crédit partout en Jamaïque et dans presque toutes les Antilles. Il est intéressant de noter que ce fut la