Le progrès selon merleau-ponty
Le progrès, censé traduire une amélioration, un développement des connaissances, des capacités de l'humanité, n'est pour Merleau-Ponty pas « nécessaire d'une nécessité métaphysique ». On peut schématiquement distinguer deux écoles de pensée, l'une qui affirme qu'elle obéit à un dessein, lequel peut être déterminé de l'extérieur par un principe transcendant ou idéal, ou au contraire le produit d'une logique et de forces immanentes, et l'autre qui nie toute idée de finalité ou de détermination, fruit du hasard et de l'imprévu, dont Merleau-Ponty fait donc partie. Selon lui, la civilisation se dirigerait bien vers une amélioration de ses techniques, de ses connaissances, mais pas vers un progrès en soi. Ainsi, il conteste et relativise d'emblée l'idée selon laquelle l'humanité se perfectionne sans arrêt, et que la science, la technique apporte le bonheur universel, car le progrès n'est pas une fin en soi, il n'est pas systématique. Pour nuancer son analyse, il confronte le nécessaire au probable et au possible. Vraisemblablement, l'expérience, c'est-à-dire tout ce qui est appréhendé par le sens, la science, la technique