Simone Veil
Simone Veil entre, jeudi 18 mars, à l'Académie française, à l'âge de 82 ans, forte de ses combats et engagements. Elle sera la sixième "immortelle" à siéger dans la célèbre institution du Quai Conti. Rentrée en France à l'âge de 19 ans, Simone Veil mène une carrière de magistrate, avant de s'engager en politique sur le tard, aux côtés de Valéry Giscard d'Estaing. En 1974, elle est nommée ministre de la santé dans le gouvernement de Jacques Chirac. S'engage alors un rude combat pour légaliser l'interruption volontaire de grossesse. "Barbarie organisée", "euthanasie du bon plaisir" : dans une Assemblée nationale qui ne compte que neuf députées, les insultes fusent contre le projet de loi porté par la ministre. Simone Veil tient tête. Elle obtiendra, in fine, le vote des députés après trois jours et deux nuits de débats, puis celui des sénateurs. La rescapée d'Auschwitz est aussi une fervente militante de la réconciliation européenne. En 1979, elle devient la première présidente de l'Assemblée européenne élue au suffrage universel. Elle s'évertue alors à parler de "Parlement" pour élargir le rôle politique de cette "Assemblée", jusque-là tout juste autorisée à approuver le budget de la Communauté économique européenne. Simone Veil, par son aura internationale, donne une nouvelle visibilité au Parlement européen, notamment sur le terrain de la défense des droits de l'homme. Elle quitte la présidence du Parlement en 1984 mais demeure active au sein des institutions européennes, qu'elle représente en 1988, à la tribune des Nations unies, lorsqu'elle interpelle les pays n'ayant pas encore ratifié la déclaration universelle des droits de l'homme. Elle revient au gouvernement en 1993, comme ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville d'Edouard Balladur. Tout en s'occupant d'affaires sociales (carte hospitalière, déficit de la Sécurité sociale), elle