Silence de l'apprenti
Ma première planche de ma jeune vie de maçon porte ce soir sur le silence de l’apprenti.
Au choix du sujet, au premier abord, je me suis réjouis de prendre « enfin » la parole durant mes mois d’apprentissage pour parler de ce sujet. « Enfin, vais-je pouvoir ouvrir la bouche…»
Le temps de la réflexion étant venu, j’ai enfin pris la mesure de ce sujet.
Dans la vie, nous sommes bercés par le bruit de la ville omniprésent et la pollution sonore des machines qui nous entourent : de la télévision à l’électroménager. Il est aisé d’adjoindre les diverses agressions verbales dont nous sommes tous victimes ou coupables pour prouver et exister. Au final le calme, le silence ne font presque plus parti de notre vie. A titre personnel, il m’est déjà arrivé de vouloir tout stopper pour reposer mes neurones en faisant mienne la citation d’Henri Jeanson « Qui nierait que le cinéma sonore nous a fait découvrir le silence? Le silence est la plus belle conquête du parlant. »
En 1956, Jacques Yves Cousteau et Louis Malle sortaient un film au titre évocateur : Le monde du silence qu’une voix off ouvrait sur ces dires : « […]Munis de scaphandres autonomes à air comprimé, ils sont délivrés de la pesanteur. Ils évoluent librement. »
Sont-ils libres car seulement délivrés de la gravité? Ne doit-on pas inclure le décuplement de l’éveil des autres sens : la vue, le toucher et l’ouïe plus particulièrement ?
En ce sens mon arrivée dans la F.M. est aussi une immersion. Le silence est un des fondamentaux de chaque société initiatique, mais comme chaque parcours est unique, je vais tenter de vous entretenir de ce que j’ai ressenti dès ma première entrée en Ten.•.. Une fois passé le trouble de me retrouver parmi vous, le naturel revient au galop ;de nature peu introvertie, me voilà bridé rapidement par ce silence…J’avais bien lu que l'apprenti maçon doit observer le silence en loge pour pouvoir découvrir les vertus de l'humilité et de la